« -Tu fais du windfoil ?
-Non, du wingfoil, c'est pas pareil.
-Ah d'accord, c'est comme du kitesurf en fait.
-Non, pas exactement...»
La faute à une prononciation quasi similaire, les termes "wing foil" et "wind foil" sont parfois employés de manière erronée. Pourtant, ces deux anglicismes font référence à deux activités nautiques qui ont un dénominateur commun : le foil. Explications pour les néophytes curieux.
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un foil ?
Le foil, aussi appelé hydrofoil, est un appendice fixé au support de navigation (bateau, planche, etc.) qui permet à ce dernier de s'élever au-dessus de l'eau. Doté d'une forme hydrodynamique, le foil est constitué de deux côtés qui vont pouvoir générer la portance. Dès que l'on réussit à atteindre une certaine vitesse grâce à la traction (voile, kite, wing, pagaie) ou à la poussée (vague), le foil entre en action car les écoulements de l'eau de chaque côté du foil sont bien proportionnés. Pour donner une image, c'est comme un avion qui prend de la vitesse sur une piste de décollage dont le pilote oriente les ailes pour déclencher l'envol.
La foil histoire
Bien que ce mot soit désormais dans le langage courant du nautisme, le foil aurait été inventé au milieu du 19ème siècle par les Britanniques. Le foil que l'on connait aujourd'hui est apparu aux yeux de tous grâce à un certain Eric Tabarly sur son trimaran Paul Ricard dans les années 80. Puis, le foil a évolué sur différents supports tels que les hydroptères ou bien les IMOCA du Vendée Globe 2016. Le monde de la glisse n'y a pas échappé où maintenant l'on retrouve le foil sous plusieurs planches : SUPfoil, surf foil, kitefoil, wind foil et wing foil. Comment faire la différence entre les deux derniers cités ?
Windfoil VS Wingfoil
Le wing foil est un sport tout jeune dont les premiers prototypes seraient apparus en 2018. Grosso modo, il s'agit de la rencontre entre la planche à voile (le "windsurf"), le kitesurf et le surf. A l'inverse du wind foil où la voile est fixée à la planche, la wing est elle tenue à bout de bras. C'est un sport de glisse ludique et pratique à mettre en place. Cependant, comme évoqué dans mon dernier article, apprendre le wingfoil peut nécessiter un peu de temps et de technique, d'où l'intérêt de prendre des cours.
Le wind foil existe depuis déjà plusieurs années, les premiers tests "foil" remonteraient au début des années 80. Le principe est le même que la planche à voile sauf que l'on vient fixer un foil sous la planche. Et paf, ça fait des chocapic.
En termes de matériel, le windfoil nécessite une planche avec plus de litrage, un mat de foil plus grand, une plus grande voile, etc. Bien entendu, c'est une activité qui est très prisée des planchistes (ou "windsurfers" si on veut continuer avec les anglicismes).
De nombreuses régates existent du niveau départemental jusqu'au niveau... olympique ! Et oui, en 2024 le wind foil fera son apparition aux Jeux Olympiques (catégorie "planche à voile IQ Foil"). L'ensemble des épreuves de voile olympique se déroulera à la Marina de Marseille. La France est par ailleurs bien représentée au niveau mondial avec les récentes médailles d'or aux championnats du monde de Nicolas Goyard (2021) et Hélène Noesmoen (2021). A noter également la médaille de bronze d'un local morbihannais : Gaspard Carfantan (2022, catérogie U21), jeune espoir licencié à la Mouette Sinagote à Séné.
Quid de l'avenir de la compétition en wing foil ?
A l'instar du windfoil, les régates de wingfoil existent aussi et sont de plus en plus nombreuses. Ce mois-ci (mars 2023), la Fédération Française de Voile a même annoncé la création de la première équipe de France de wing foil ! Elle comptera parmi les meilleurs mondiaux actuels dont Titouan Galéa, Flora Artzner et Malo Guénolé. Une bonne nouvelle pour cette discipline qui a le vent en poupe et dont j'aurais l'occasion de reparler dans un prochain article.
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